Direction des affaires juridiques - AP-HP

Newsletter n°4 - 30 septembre 2016

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Patient hospitalisé

L’action de groupe en santé : nouveau droit en faveur des patients  

La loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a créé un nouveau droit collectif pour les usagers du système de santé, celui de mettre en œuvre une "action de groupe". La ministre de la Santé a présenté les actions de groupe en santé comme un progrès de la "démocratie sanitaire", créant "la possibilité pour les usagers victimes d'accidents de ne plus être isolés dans leur demande de justice".

Le décret n°2016-1249 du 26 septembre 2016 vient préciser les modalités de la mise en œuvre de cette action.

Inspirée du droit américain (Class Action), l’action de groupe a été instituée pour la première fois en faveur des consommateurs par la loi dite "Hamon" sur l’économie sociale et solidaire de 2014. Ouverte dorénavant aux usagers du système de santé, l’action de groupe permet à toute association d’usagers du système de santé agréée de poursuivre en justice une entreprise ou une institution publique dans le but d’obtenir réparation des préjudices individuels ayant pour cause le manquement d’un producteur, d’un fournisseur ou d’un prestataire de produits de santé.

Les médicaments, les cosmétiques, les dispositifs médicaux, les tissus, organes et cellules et les produits sanguins labiles notamment sont inclus dans ce nouveau dispositif.

Le décret précise que la demande de réparation est adressée, au choix de l'usager, soit à la personne reconnue responsable soit à l'association requérante. Les usagers susceptibles d'être représentés par l'association mais n'ayant pas adhéré dans le délai fixé par le juge ne seront pas reconnus comme représentés par l'association et donc comme ayant droit à indemnisation. L’association doit dans sa demande de réparation exposer "expressément, à peine de nullité, les cas individuels présentés par l’association au soutien de son action."

A défaut d’une adhésion dans le délai qui ne peut être inférieur à six mois ou supérieur à cinq ans (art L.1143-4 CSP), l’usager pourra introduire son action en réparation à titre individuel.

L’association mandatée réalisera tous les actes de procédure et diligences en vue d’obtenir la réparation du préjudice individuel subi par l’usager, notamment pour l’exercice des voies de recours et l’aide d’avocats ou d’huissiers de justice le cas échéant.

La loi ayant prévu la possibilité d’une réparation amiable, la commission de médiation sera composée de neuf membres dont deux professionnels de santé compétents dans la pathologie susceptible d’être imputable au produit de santé, proposés d'une part par l’association et d'autre part par le producteur, le fournisseur ou le prestataire utilisant le produit mis en cause.

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Rapport du CISS 2015

Les droits des malades sous l'angle des discriminations

Le Collectif Interassociatif Sur la Santé (CISS) vient de publier son rapport annuel 2015. Sur la base d'une enquête réalisée en novembre 2015 auprès de 248 personnes interrogées sur leur expérience liée aux discriminations, le CISS propose des focus sur la perception des discriminations à la fois dans l’accès aux soins et dans celles fondées sur l’état de santé ou le handicap.

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OS

Personnes confrontées à des difficultés spécifiques : dotations régionales de dépenses médico-sociales pour 2016 

Une instruction ministérielle du 30 août 2016 notifie les dotations régionales de dépenses médico-sociales pour 2016 pour les établissements et services médico-sociaux (ESMS) accueillant des personnes confrontées à des difficultés spécifiques.

Plus particulièrement, elle précise les crédits délégués afin de permettre à tous les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques des usagers de drogue (CAARUD) et centres de soins d'accompagnement et de prévention en addictologie (CSAPA) d'être en mesure de proposer à leurs usagers des tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) VIH et VHC, selon la structure.

Les crédits sont destinés à couvrir le coût lié au développement de cette activité, incluant la formation du personnel, l’achat des TROD et les frais liés à leur utilisation, ainsi que le traitement des déchets liés à cette activité.

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Frais de séjour

Une étude sur les restes à charge révèle des participations financières plus inéquitables à l'hôpital

En France, plus de trois quart des dépenses de santé sont financées par la sécurité sociale. Les dépenses qu'elle ne prend pas en charge sont appelées "restes à charge publics" et sont payées soit directement par les ménages, soit indirectement via une assurance complémentaire. L'IRDES vient de diffuser une étude sur les restes à charge publics en ville et à l'hôpital qui conclut à des taux d'effort inégalement répartis. La charge financière des personnes recourant aux services de santé est d'autant plus importante que le niveau de vie est faible. Cette étude retient notamment que "les participations financières à l'hôpital, ticket modérateur et forfait journalier, apparaissent les plus inéquitables. Elles sont en général prises en charge intégralement par les assurances complémentaires, mais 5% de personnes restent non couvertes par une telle assurance et donc exposées à l'intégralité des restes à charge". 

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Un appel tardif mais recevable en l’absence de notification au patient de l’ordonnance du juge des libertés et de la détention

 Une ordonnance du 22 juillet 2016 d’un président de chambre de Cour d’appel indique que l’appel d’une ordonnance du juge des libertés et de la détention (JLD) est recevable même tardivement, dès lors que cette dernière n’a pas été notifiée au patient en hospitalisation complète sans consentement. En l’espèce, il relève que l’ordonnance du JLD ne portait, à l’endroit réservé à la notification, ni la signature de l’appelante, ni l’indication selon laquelle celle-ci aurait été incapable de signer. C’est pourquoi l’ordonnance de maintien en hospitalisation complète sans consentement ne saurait produire d’effet et qu’une décision de mainlevée est prononcée.

Consulter l'ordonnance

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Crédits : AP-HP - Thinkstock