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L'essentiel de l'actualité juridique décrypté par le 

Pôle de la réglementation hospitalière et de la veille juridique

Toute l’équipe de la Direction des affaires juridiques de l’AP-HP tient à vous exprimer son soutien.
Nous continuons de vous accompagner en cette période particulière en vous proposant quelques documents en lien avec la gestion de l'épidémie de Covid-19, rédigés par la DAJ, et centralisés sur notre site Internet.


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Loi n° 2020-546 du 11 mai 2020 prorogeant l'état d'urgence sanitaire et complétant ses dispositions

La loi n°2020-546 du 11 mai 2020 prorogeant l'état d'urgence sanitaire et complétant ses dispositions dite « loi de déconfinement » est parue au Journal Officiel du 12 mai 2020.

Par cette loi d’application immédiate, le Gouvernement entend proroger l'état d'urgence sanitaire et compléter certaines des dispositions relatives à la lutte contre l'épidémie de Covid-19. L'état d'urgence sanitaire déclaré par l'article 4 de la loi n° 2020-290 du 23 mars 2020 d'urgence pour faire face à l'épidémie de Covid-19 est prorogé jusqu'au 10 juillet 2020 inclus. La fin anticipée de cet état d’urgence est une décision qui, le cas échéant, devra être prise après avis du comité de scientifiques prévu à l’article L. 3131-19 du code de la santé publique.

Cette loi aborde notamment le sujet de la responsabilité pénale des élus, des autorités locales ou encore des employeurs qui étaient chargés de mettre en place les mesures exceptionnelles décidées par l’Etat dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire de Covid-19 et qui craignaient de voir leur responsabilité pénale engagée en cas d’infection d’administrés ou salariés sur le fondement des délits non intentionnels. Un nouvel article L. 3136-2 est inséré dans le code de la santé publique et prévoit dorénavant, qu'en cas de poursuites, cette responsabilité s'apprécie « en tenant compte des compétences, du pouvoir et des moyens dont disposait l’auteur des faits dans la situation de crise ayant justifié l’état d’urgence sanitaire, ainsi que de la nature de ses missions ou de ses fonctions, notamment en tant qu’autorité locale ou employeur ».

En prévision du déconfinement, la loi réglemente l‘ouverture ou la fermeture provisoire de certains établissements recevant du public. Elle limite ou interdit également les déplacements, et précise l’accès et l’usage des transports afin de permettre une reprise progressive de la vie sociale et active.

La loi vient préciser les régimes de mise en quarantaine et d’isolement qui concernent « les personnes qui ayant séjourné au cours du mois précédent dans une zone de circulation de l'infection, entrent sur le territoire national, arrivent en Corse ou dans l'une des collectivités (d’Outre-Mer) mentionnées à l'article 72-3 de la Constitution ». La liste des zones de circulation de l'infection est fixée par arrêté du ministre chargé de la santé et doit faire l'objet d'une information publique régulière pendant toute la durée de l'état d'urgence sanitaire.

La quarantaine ou l'isolement peut avoir lieu au choix des personnes à leur domicile ou dans des lieux d'hébergement adaptés. La durée initiale de la mesure est limitée à 14 jours et son renouvellement nécessite un avis médical. La mesure ne peut pas dépasser au total un mois. Il y est mis fin si l'état de santé de la personne l'autorise.

Ainsi durant la quarantaine ou l'isolement, la personne concernée peut se voir interdire de sortir de son domicile ou de son lieu d’hébergement, sauf autorisation de l'administration, ou de fréquenter certains lieux. Un isolement complet peut aussi être prononcé. Elle peut également se voir interdire de fréquenter certaines catégories de lieux. Pour les personnes et enfants victimes de violences, et même de violences simplement alléguées, la loi prévoit un confinement ou isolement séparé dans un lieu d’hébergement adapté.

Ces mesures individuelles de mise en quarantaine et d’isolement sont prononcées et motivées par le représentant de l’Etat dans le département sur proposition du directeur général de l’agence régionale de santé (ARS). Toutes les personnes placées en quarantaine ou à l'isolement peuvent déposer un recours auprès du juge des libertés et de la détention (JLD), qui a 72 heures pour statuer. Le juge peut aussi se saisir d'office ou être saisi par le procureur de la République concerné. Si la mesure est assortie d'une interdiction de sortie, elle ne peut se poursuivre au-delà de 14 jours, qu’après autorisation du juge, saisi par le préfet.

Le texte prévoit également une extension des catégories d’agents pouvant verbaliser les infractions aux règles de sécurité sanitaire actuelles par procès-verbaux, ainsi que le report au 10 juillet 2020 de la fin de la trêve hivernale pour les expulsions locatives et l'interdiction de couper l'électricité ou le gaz des personnes abonnées à ces services.

De plus, la loi du 11 mai 2020 instaure un nouveau dispositif pour le suivi des malades et le traçage des contacts grâce à la création d’un système d’information aux seules fins de lutter contre l’épidémie de Covid-19. Des données à caractère personnel concernant la santé des personnes atteintes par ce virus et aux personnes ayant été en contact avec elles peuvent être traitées et partagées, le cas échéant sans le consentement des personnes intéressées, dans le cadre d'un système d'information créé par décret en Conseil d'Etat et mis en œuvre par le ministre chargé de la santé. Ces données seront accessibles à un certain nombre d’intervenants dans la limite et pour les besoins de leur mission, ce qui exclut les organismes qui assurent l'accompagnement social des intéressés. En outre, le ministre de la santé, l'Agence nationale de santé publique, l'assurance maladie et les agences régionales de santé sont autorisés à adapter dans le même but des systèmes existants.

Les données à caractère personnel collectées par ces systèmes d'information à ces fins ne peuvent être conservées à l'issue d'une durée de trois mois après leur collecte. Elles sont limitées au statut virologique ou sérologique d'une personne à l'égard du Covid-19 et à des éléments probants de diagnostic clinique et d’imagerie médicale. Le texte de loi prévoit les modalités d’application de ce dispositif et les modalités d’inscription d’une personne dans ce système d’information. Un Comité de contrôle et de liaison Covid-19 associant la société civile et le Parlement est prévu.

Le Gouvernement doit adresser au Parlement un rapport détaillé de l'application de ces mesures tous les trois mois à compter de la promulgation de la présente loi et jusqu'à la disparition des systèmes d'information développés aux fins de lutter contre la propagation de l'épidémie de Covid-19. Ces rapports seront complétés par un avis public de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).

Enfin, la loi modifie certaines dispositions particulières, relatives à l’Outre-Mer.

Consulter la loi

Guide DAJ de l’AP-HP « Règle de passation et d’exécution des marchés publics pendant la crise sanitaire causée par l’épidémie de Covid-19 »  

Ce guide a pour objet de préciser les aménagements possibles, durant la crise sanitaire exceptionnelle liée à l’épidémie du virus Covid-19, des procédures de passation (à lancer ou en cours) et d’exécution des marchés publics.

 Il se fonde sur les dispositions de l’ordonnance n° 2020-319 du 25 mars 2020 portant diverses mesures d'adaptation des règles de passation, de procédure ou d'exécution des contrats soumis au code de la commande publique et des contrats publics qui n'en relèvent pas pendant la crise sanitaire née de l'épidémie de Covid-19, sur celles pertinentes (et inchangées) du code de la commande publique et sur des apports de jurisprudence administrative non codifiés. Il ne traite que du cas des marchés publics.

Consulter le guide

Fiche DAJ de l’AP-HP « Rédaction des certificats médicaux »

Cette fiche a été rédigée à l’attention des médecins qui constatent les décès des patients et établissent les certificats médicaux. Les dispositions funéraires ayant évolué à plusieurs reprises ces dernières semaines, il est important que les médecins aient connaissance des dispositions applicables, à savoir :

- Les soins de conservation sont interdits sur le corps des personnes décédées atteintes ou probablement atteintes du Covid-19 ;

- Les défunts atteints ou probablement atteints du Covid‐19 au moment de leur décès font l'objet d'une mise en bière immédiate ;

- La pratique de la toilette mortuaire est interdite pour ces défunts (atteints ou probablement atteints du Covid‐19), à l’exclusion des soins réalisés post-mortem par des professionnels de santé (les toilettes effectuées dans les unités de soins sont donc possibles).

   Consulter la fiche

Fiche DAJ de l’AP-HP « Exercice de la télésanté dans le cadre du Covid-19»

Cette fiche a pour objet de rappeler le cadre juridique applicable à la télémédecine qui reste inchangé à ce jour et de souligner les assouplissements en matière de téléconsultation ainsi qu’en matière de télésuivi infirmier, opérés lors de la période actuelle d’état d’urgence sanitaire.

Elle évoque également les actes d’orthophonie, les activités d'ergothérapeute et de psychomotricien ainsi que certains actes de kinésithérapie qui peuvent être réalisés à distance par télésoin pendant la période temporaire actuelle.

Enfin, elle indique que certains actes réalisés par les sages-femmes peuvent être réalisés à distance dans le cadre d’une téléconsultation.

Ces mesures sont prises pour protéger les patients mais également les professionnels de santé et éviter les contacts et les déplacements dans cette période de lutte contre l’épidémie de Covid-19, tout en assurant la continuité de la prise en charge des patients.

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Fiche AP-HP « Visites aux patients hospitalisés et épidémie de Covid-19, consignes applicables jusqu'à nouvel ordre »

Ce document a été réalisé à l’attention des patients, de leurs proches mais aussi des professionnels de santé. Il a vocation à rappeler le principe actuel d’encadrement des visites dans tous les services hospitaliers.

La visite est organisée par les équipes médicales et la direction de l'hôpital, en tenant compte de chaque situation individuelle et en concertation avec les patients et leurs proches.

Cette fiche rappelle le strict respect des mesures barrières pour les personnes qui sont autorisées à entrer à l’hôpital.

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Fiche AP-HP relative au déroulement des visites des familles et proches en unités de soins de longue durée (USLD) pendant la période de l’épidémie de COVID-19

Ce document précise les règles qui s’appliquent pour le déroulement des visites des familles et des proches en unités de soins de longue durée dans les unités relevant de l’AP-HP. Les visites doivent être organisées en amont (accord du médecin, entretien téléphonique avec le visiteur la veille de la visite pour en expliquer le déroulement et rappeler les règles d’hygiène indispensables, s’assurer que le visiteur ne présente pas de symptômes du Covid-19…). Le visiteur doit notamment observer des règles d’hygiène strictes (désinfection des mains et des avant-bras et port d’un masque chirurgical) et respecter les règles de distanciation sociale.

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Fiche AP-HP « Informations aux personnes venant de perdre un proche »

Ce document informe les proches d’un patient décédé que des mesures spécifiques sont mises en œuvre à l’hôpital et doivent être strictement respectées dans l’intérêt de tous, afin de protéger les usagers de l’hôpital contre l’épidémie de Covid-19, de protéger les personnels hospitaliers et d’éviter au maximum la propagation du virus.

 Des dispositions spécifiques s’appliquent pour l’organisation des obsèques des patients décédés du Covid-19 ou probablement atteints du Covid-19, pour la présence des proches auprès des patients décédés dans l’unité de soins, ainsi que pour leur présence à la chambre mortuaire.

 Il est rappelé que les soins de conservation sont interdits sur le corps des personnes décédées du Covid-19, qu’il soit probable ou confirmé, et qu’une toilette mortuaire est effectuée dans l’unité de soins sur le corps de ces personnes par des professionnels de santé. En revanche, les toilettes rituelles ne sont pas autorisées sur le corps des personnes décédées du Covid-19, qu’il soit probable ou confirmé.

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