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L'essentiel de l'actualité juridique décrypté par le 

Pôle de la réglementation hospitalière et de la veille juridique

Les juristes du Pôle vous proposent une sélection de ce qu'il faut retenir dans le domaine de la santé pour la période du 1er au 15 juin 2017.

Au sommaire cette quinzaine : fin de vie, dossier médical, biens du patient, harcèlement moral, e-réputation des médecins, authentification des professionnels.

Pour découvrir toute l'information juridique, nos documents à la une, nos guides AP-HP, nos fiches pratiques et nos synthèses, rendez-vous sur le site internet spécialisé de la DAJ.

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Fin de vie : mise à jour des documents d'information de l'AP-HP

Nous vous avons présenté dans notre newsletter du 17 novembre au 1er décembre 2016 les documents d'information de l'AP-HP relatifs à la fin de vie.

Le guide « Fin de vie : que dit la Loi ? » et le dépliant d'information ont fait l'objet d'une mise à jour pour prendre en compte les modifications règlementaires issues du décret du 6 avril 2017.

Aux termes de ce texte, la mise en œuvre d'une procédure collégiale préalable à une décision de limitation ou d'arrêt de traitements est obligatoire lorsque le patient est hors d'état d'exprimer sa volonté, et ce même en présence de directives anticipées.

Consulter le guide et le dépliant d'information

Fin de vie d'une personne hors d'état d'exprimer sa volonté : les décisions de limitation et arrêt de traitement devront désormais être notifiées dans des conditions permettant d'exercer un recours

Le Conseil constitutionnel a été saisi le 6 mars 2017 par le Conseil d'État d'une question prioritaire de constitutionnalité relative à la conformité aux droits et libertés que la Constitution garantit des articles L. 1110-5-1, L. 1110-5-2 et L.1111-4 du code de la santé publique, dans leur rédaction résultant de la loi n° 2016-87 du 2 février 2016 créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie.

Le Conseil constitutionnel estime que ces textes sont conformes au principe de sauvegarde de la dignité de la personne humaine et à la liberté personnelle.

Il décide également que les décisions d'arrêt ou de limitation de traitements conduisant au décès d'une personne hors d'état d'exprimer sa volonté doivent, pour être conforme au droit à un recours juridictionnel effectif, être notifiées aux personnes auprès desquelles le médecin s'est enquis de la volonté du patient, dans des conditions leur permettant d'exercer un recours en temps utile.

Ce recours doit par ailleurs pouvoir être examiné dans les meilleurs délais par la juridiction compétente aux fins d'obtenir la suspension éventuelle de la décision contestée.

 Consulter la décision

Fin de vie : documents du groupe de travail sur les sédations de la SFAP

La Société française d'accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) vient d’établir une typologie SEDAPALL, permettant de « décrire/analyser précisément les pratiques sédatives à visée palliative en fin de vie ». Elle propose également deux outils d’évaluation à destination des professionnels : le premier relatif au caractère réfractaire de la souffrance du patient ; le second sur la notion de pronostic engagé à court terme en situation palliative. Elle a également travaillé sur la mise en œuvre médicamenteuse de la sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès en évoquant notamment différents aspects de la stratégie thérapeutique.

Consulter les documents de la SFAP

Dossier médical : demande de communication de pièces ne figurant pas dans le dossier

Dans un jugement du 9 mars dernier, le Tribunal administratif de Paris rejette la requête de la mère d’une patiente en considérant que celle-ci avait reçu la communication de nombreux documents relatifs au suivi médical de sa fille sans établir l’existence d’autres pièces qu’elle soutient ne pas avoir reçu.

Consulter le jugement

Le sort des biens des patients accueillis en consultations

Le Tribunal administratif de Paris rappelle qu'un patient accueilli en consultation externe à l'hôpital ne peut déposer ses effets personnels. Il ajoute que si le patient « soutient qu’il n’était pas en état de veiller à ses effets personnels, il ne produit aucun élément de nature à étayer cette allégation ». Il ne se trouve donc pas dans le cas d’empêchement visé à l’article L. 1113-3 du code de la santé publique.

Ces patients accueillis en consultations ou patients « externes » (venus à l’hôpital pour un examen de biologie ou d’imagerie médicale, d’explorations fonctionnelles, etc.) sont en effet présumés être en mesure de se charger directement de leurs affaires personnelles ou de prendre les précautions adéquates pour les préserver. Leurs biens ne font donc pas en principe l’objet d’un dépôt.

Consulter le jugement

Harcèlement moral : durée des agissements anormaux et comportement de l’agent

M. X. a été recruté en tant qu'assistant socio-éducatif en 2002 et a été titularisé en 2003. Il saisit le Tribunal administratif, soutenant que son employeur est à l'origine de faits de harcèlement moral qu'il a subis entre 2002 et 2008, se traduisant par des mises à l'écart de la part de sa hiérarchie, des procédures irrégulières, des sanctions et décisions illégales dont il aurait été victime, ainsi que par l'abstention fautive de son employeur à le réintégrer effectivement et à lui accorder la protection fonctionnelle.

Le Tribunal ayant rejeté sa demande tendant à la condamnation de l’employeur à réparer les préjudices résultant des faits de harcèlement moral dont il aurait été victime, M. X. saisit la Cour administrative d’appel. 

La Cour rejette la demande de M. X. Elle relève notamment qu’au retour de ses congés en raison de son état de santé, le centre hospitalier ne lui a confié aucune tâche et qu'il ne disposait d'aucun moyen pour accomplir ses fonctions.

Néanmoins, suite à une alerte des représentants du personnel du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail, une réunion avec la directrice des soins a permis de régulariser la situation de M. X., en particulier en délimitant clairement ses fonctions et en lui confiant des dossiers à traiter. Dès lors « la situation de M. X. dans le mois suivant sa reprise de fonctions, pour anormale qu'elle ait été, ne peut cependant permettre à elle seule, compte tenu en particulier de sa durée modérée, de caractériser des agissements de harcèlement moral […], alors au surplus que l'intéressé n'allègue à aucun moment avoir pris d'initiatives afin de faciliter le retour dans ses fonctions ».

Consulter l’arrêt

E-réputation des médecins : le CNOM s’engage

Face à la publication sur internet de nombreux avis et notes sur les médecins, le Conseil national de l'ordre des médecins propose aux professionnels des fiches pour les accompagner à demander la suppression d'un avis inapproprié, signaler une infraction et obtenir le déréférencement de données personnelles. Le CNOM annonce par ailleurs avoir engagé plusieurs démarches auprès des pouvoirs publics, d'assureurs et d'avocats au sujet de l'e-réputation.

Consulter les fiches

Ces actions font suite à un rapport sur le médecin dans la société de l’information et de la communication, au sein duquel le CNOM fait part de ses réflexions sur les relations entre information, communication, réputation numérique, publicité sur internet et déontologie médicale.

Consulter le rapport

Identification et authentification des professionnels en établissement de santé : état des lieux et recommandations

L'ASIP Santé a publié une étude sur l'identification et l'authentification des professionnels dans les établissements de santé en centrant plus particulièrement l’analyse sur les établissements publics dans le cadre de la mise en place des groupements hospitaliers de territoire (GHT). L’étude s’est attachée à réaliser un état des lieux selon trois axes : la facilité d’usage pour les professionnels, le respect des exigences de sécurité inscrites dans les référentiels de la PGSSI-S, et la charge humaine et financière de mise en œuvre. Au regard de ces constats, l’ASIP énonce des pistes de recommandations à destination des pouvoirs publics, impliquant les établissements de santé, les promoteurs de télé-services nationaux, les éditeurs de solutions de SIS et l’ASIP Santé.

Consulter l'étude

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