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L'essentiel de l'actualité juridique décrypté par le 

Pôle de la réglementation hospitalière et de la veille juridique

Les juristes du Pôle vous proposent une sélection de ce qu'il faut retenir dans le domaine de la santé pour la période du 12 au 31 juillet 2018.

Au sommaire de cette quinzaine : exercice infirmier en pratique avancée, révision des lois de bioéthique, méthodologies de référence de la CNIL, parcours des migrants primo-arrivants, analyse prospective de la HAS, formation des aumôniers hospitaliers, soins sans consentement.

Pour découvrir toute l'information juridique, nos documents à la une, nos guides AP-HP, nos fiches pratiques et nos synthèses, rendez-vous sur le site internet spécialisé de la DAJ.

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L'exercice infirmier en pratique avancée : le Pôle vous présente une nouvelle fiche pratique

L'équipe du Pôle vous présente une nouvelle fiche pratique, portant sur les textes récemment publiés relatifs à l'exercice infirmier en pratique avancée. Elle a été confectionnée en lien avec la Direction des Soins et des Activités Paramédicales de l'AP-HP (DSAP).

Introduit dans l'arsenal juridique par la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016, ce dispositif permet aux infirmiers en soins généraux, à l'issue d'une formation universitaire, de réaliser des pratiques au delà du métier socle d'infirmier.

Consulter la fiche pratique

Révision de la loi bioéthique : les options juridiques analysées par le Conseil d’État

Le Conseil d’État vient de rendre son étude sur le cadrage juridique préalable au réexamen de la loi relative à la bioéthique.

« L’étude précise dans un premier temps les caractéristiques du cadre juridique français de bioéthique (1ère partie). Elle évoque ensuite un ensemble de questions qui traversent notre société et qui résultent davantage d’une évolution des mentalités que de la progression de la connaissance scientifique : accès à l'assistance médicale à la procréation (AMP), fin de vie, situation des enfants dits « intersexes » (2ème partie).

L’étude aborde enfin, de manière plus prospective, les questions suscitées par les récentes évolutions scientifiques et techniques, qu’elles touchent au génome, à la recherche sur l’embryon, au développement des neurosciences ou à l’intelligence artificielle et aux « big data » (3ème partie) ».

Consulter l'étude

Traitements de données à caractère personnel à des fins de recherche, étude ou évaluation dans le domaine de la santé : méthodologies de référence de la CNIL

Les traitements de données à caractère personnel à des fins de recherche, étude ou évaluation dans le domaine de la santé doivent être autorisés par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL).

La CNIL peut homologuer et publier des méthodologies de référence (MR), établies en concertation avec le Comité d'expertise pour les recherches, les études et les évaluations dans le domaine de la santé ainsi qu'avec les organismes publics et privés représentatifs des acteurs concernés.

L’évolution du cadre légal et réglementaire (RGPD) et les propositions effectuées par les organismes acteurs de la recherche ont nécessité la mise à jour des MR
La CNIL a ainsi adopté 5 nouvelles MR relatives à la mise en œuvre des traitements de recherche dans le domaine de la santé.

Les MR-001 et MR-003 sont relatives aux recherches impliquant la personne humaine nécessitant et ne nécessitant pas le recueil du consentement de la personne concernée.

La MR-004 concerne les recherches n’impliquant pas la personne humaine, études ou évaluations dans le domaine de la santé .

Les MR-005 et MR-006 sont les premières concernant le PMSI (Programme de médicalisation des systèmes d’information). Elles permettent l’accès aux données du PMSI par les établissements de santé, les fédérations et les industriels du secteur de la santé aux fins de réaliser des études dans des conditions strictes de confidentialité et de sécurité.

Consulter les méthodologies de référence

Parcours de santé des migrants primo-arrivants

Une instruction datée du 8 juin dernier incite à la construction de parcours de santé des migrants adaptés aux territoires par une animation de l’offre locale autour de cet objectif.

Il est ainsi préconisé de faciliter l’accès à la prévention et aux soins des personnes nouvellement arrivées sur le territoire : cela passe par une information des personnes, la création d'un répertoire des structures ressources du territoire, ainsi qu’une étude de la part des frais de santé restant à leur charge.

L’instruction insiste par ailleurs sur l’importance d’organiser une « mobilisation des dispositifs sanitaires de droit commun pour une prise en charge sanitaire effective des migrants. » (Le rendez-vous santé des primo arrivants - L’identification et la mobilisation de structures médicales « pivot » pour le rendez-vous santé - La prise en compte des besoins de prise en charge en santé mentale - Le recours à l’interprétariat et à la médiation sanitaire).

Consulter l'instruction

Analyse prospective du système de santé français : 1er rapport de la HAS

L’ordonnance du 26 janvier 2017 a donné à la Haute Autorité de Santé (HAS) une mission nouvelle de transmettre chaque année au Parlement une analyse prospective du système de santé français et de livrer des propositions d’améliorations de la qualité, de l’efficacité et de l’efficience.

La HAS formule, dans son premier rapport d’analyse prospective, 21 propositions.

Consulter le rapport

Formation des aumôniers hospitaliers

Le Conseil d’État vient d'indiquer que « les aumôniers des établissements hospitaliers étant recrutés dans le cadre de contrats, il est loisible au pouvoir réglementaire de déterminer par un décret en Conseil d'Etat les conditions de recrutement de ces agents, en dérogeant, le cas échéant, aux dispositions générales applicables aux agents contractuels de ces établissements ».

Ainsi, en imposant une obligation de détention d'un diplôme de formation civile et civique pour les aumôniers recrutés par les établissements hospitaliers, le pouvoir réglementaire a pu légalement ajouter une condition supplémentaire au recrutement de ces aumôniers, qui repose sur la poursuite d'objectifs d'intérêt général et de sauvegarde de l'ordre public en lien avec leur mission.

Consulter la décision

Soins sans consentement : recours du contre l'instruction sur l'isolement et la contention rejeté par le Conseil d’Etat


Le Conseil d’État rejette la requête de l'association Cercle de réflexion et de proposition d'action sur la psychiatrie (CRPA) formulée contre l'instruction n° DGOS/R4/DGS/SP4/2017/109 du 29 mars 2017 relative à la politique de réduction des pratiques d'isolement et de contention au sein des établissements de santé autorisés en psychiatrie et désignés par le directeur général de l'agence régionale de santé pour assurer des soins psychiatriques sans consentement.

Le CRPA contestait l’absence de procédure contradictoire et de contrôle juridictionnel particulier attachés à la prescription d'une mesure de placement à l'isolement ou de contention.

Le Conseil d’État constate toutefois que l’instruction ne fait que rappeler le cadre légal du recours à de telles mesures et préciser le champ d’application et le contenu du registre prévu par la loi, ainsi que les modalités d’utilisation des données contenues dans ce registre.  Elle ne précise nullement la procédure à suivre pour prendre des mesures d’isolement ou de contention.

Dès lors, le Conseil d’État constate l’irrecevabilité de la requête, rappelant que « l'interprétation que par voie, notamment, de circulaires ou d'instructions, l'autorité administrative donne des lois et règlements qu'elle a pour mission de mettre en œuvre n'est pas susceptible d'être déférée au juge de l'excès de pouvoir lorsque, étant dénuée de caractère impératif, elle ne saurait, quel qu'en soit le bien-fondé, faire grief ».

Consulter la décision

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