Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a été saisi le 29 décembre 2021 par la Direction générale de la santé (DGS) à la suite de l’avis du 23 décembre 2021 relatif aux masques dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus SARS-CoV-2 en rapport avec l'émergence du variant Omicron. Cette saisine porte sur une demande de complément s’agissant d’une éventuelle évolution de la doctrine du port de masque FFP21 par les professionnels de santé qui exercent au sein des établissements de santé, du secteur médico-social ou de la ville.
Dans son avis du 7 décembre 2022, le HCSP rappelle, d’une part, que l’efficacité et la performance de protection (filtration) des masques sont étroitement dépendantes de la constance et de de la qualité du port qui doit impérativement couvrir le nez, la bouche et le menton, mais aussi de l’ajustement au visage. D’autre part, il insiste sur le fait que le masque ne peut à lui seul réduire le risque de transmission, mais constitue une mesure parmi l’ensemble des mesures de protection à respecter (vaccination, hygiène des mains, ventilation des locaux…).
Par ailleurs, le HCSP souligne les fortes incertitudes et le manque de données scientifiques sur plusieurs aspects importants de l’analyse bénéfices/risques en faveur d’un élargissement du port d’appareils de protection respiratoires (ARP) chez les professionnels de santé par rapport au masque à usage médical (masque chirurgical) en dehors de situations spécifiques. Il recommande les ARP de type FFP2 lors de la réalisation de gestes invasifs ou de manœuvres au niveau de la sphère respiratoire ORL générant des aérosols.
S’agissant du port du maque FFP2 par les professionnels de santé, le HCSP rappelle que ses recommandations en la matière sont constantes : le port de ce masque est préconisé dès lors que les professionnels réalisent des gestes invasifs ou des manœuvres à risque de générer des aérosols au niveau de la sphère respiratoire ou ORL, quel que soit le statut infectieux du patient.
En complément des précautions standard et complémentaires d’hygiène spécifiques à la prise en charge des patients suspects ou confirmés Covid-19 et, sous réserve de satisfaire aux conditions de port de ces APR et, après avis du service de santé au travail, le HCSP laisse la possibilité :
- Du port d’un APR de type FFP2 aux professionnels de santé à risque de forme grave de Covid-19 ou en échec de vaccination qui prennent en charge un patient suspecté ou confirmé d’infection au SARS-CoV-2 ;
- Du passage à un port systématique et transitoire d’un APR de type FFP2 pour tous les professionnels exerçant au contact de patients d’un secteur avec cluster complexe, évolutif et non contrôlé de cas de Covid-19 chez les professionnels de santé ou les patients/résidents.
Ces recommandations doivent s’accompagner de formations spécifiques sur les caractéristiques, les performances et le port correct de l’APR de type FFP2 notamment l’adaptation à la taille et à la morphologie du visage pour les personnes concernées.