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L'essentiel de l'actualité juridique décrypté par le 

Pôle de la réglementation hospitalière et de la veille juridique

Les juristes du Pôle vous proposent une sélection de ce qu'il faut retenir dans le domaine de la santé pour la période du 19 septembre au 3 octobre 2018.

Au sommaire de cette quinzaine : Stratégie de transformation du système de santé, révision de la loi bioéthique, bientraitance en obstétrique, vaccination antigrippale, organisation des funérailles. 

Pour découvrir toute l'information juridique, nos documents à la une, nos guides AP-HP, nos fiches pratiques et nos synthèses, rendez-vous sur le site internet spécialisé de la DAJ.

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Stratégie de transformation du système de santé : ma santé 2022

Le 18 septembre dernier, le président de la République a annoncé sa stratégie pour une transformation en profondeur de notre système de santé.

Celle-ci s’articule autour de 3 engagements prioritaires :

« - Placer le patient au cœur du système et faire de la qualité de sa prise en charge la boussole de la réforme ;
- Organiser l’articulation entre médecine de ville, médico-social et hôpital pour mieux répondre aux besoins de soins en proximité ;
- Repenser les métiers et la formation des professionnels de santé. »

Consulter la liste des 54 mesures

Consulter le rapport «Repenser l'organisation territoriale des soins »

Consulter le rapport «Transformer les conditions d’exercice des métiers dans la communauté hospitalière »

Consulter le rapport «Modes de financement et de régulation »

Consulter le rapport « Adapter les formations aux enjeux du système de santé »

Consulter le rapport « Accélérer le virage numérique »

Bioéthique : le CCNE a rendu son avis

Après la tenue de ses états généraux en début d’année, le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) publie son avis sur la révision de la loi de bioéthique.

Les Etats généraux de la bioéthique avaient largement ouvert le périmètre des thématiques en débat, non seulement sur celles traditionnellement inscrites dans le cadre de la loi de bioéthique (examens génétiques, dons d’organes et transplantation, diagnostic prénatal et préimplantatoire, assistance médicale à la procréation, recherche sur l’embryon et les cellules souches embryonnaires, neurosciences et imagerie médicale), mais aussi sur d’autres thématiques telles que l’intelligence artificielle et l’environnement.

Le Comité précise que son avis reflète « non pas un consensus général des membres du CCNE sur toutes les questions abordées, mais un assentiment majoritaire ». 

Des propositions sont formulées, dans le cadre d’extension de droits, de recours possible à un nouveau droit ou à un nouveau soin.

Ainsi, il considère justifiée l’autorisation de la recherche sur les embryons surnuméraires, y compris avec des modifications génétiques, mais rappelle la « pertinence éthique de l’interdiction de la création d’embryons à des fins de recherche » ; il souhaite que le diagnostic préconceptionnel soit étendu à toutes les personnes en âge de procréer qui le souhaitent après une consultation de génétique ; il est favorable à l’ouverture de l’assistance médicale à la procréation (AMP) pour les couples de femmes et les femmes seules ; il souhaite que soit rendu possible la levée de l’anonymat des futurs donneurs de spermes, pour les enfants issus de ces dons ; il est également favorable à l’ouverture de l’AMP en post mortem, c’est-à-dire « au transfert in utero d’un embryon cryoconservé après le décès de l’homme ». Enfin, il demeure favorable au maintien de l’interdiction de la GPA (gestation pour autrui). 

Enfin, le CCNE propose de ne pas modifier la loi sur la fin de vie actuelle mais insiste sur « l’impérieuse nécessité que cette loi soit mieux connue, mieux appliquée et mieux respectée ».

Consulter l'avis

Rapport de l’Académie nationale de médecine sur la « bientraitance en obstétrique »

Ce rapport revient sur les critiques récentes relatives à l’hétérogénéité des pratiques dans les maternités et des carences manifestes dans l’accompagnement humain de la naissance. 

Après avoir fait le point sur le fonctionnement actuel des maternités et sur les motifs d’insatisfaction exprimés, l’Académie nationale de médecine juge « souhaitable et nécessaire, sans remettre en question les acquis fondamentaux en matière de sécurité, de faire évoluer les pratiques afin de mieux répondre aux attentes des femmes et de restaurer la confiance entre soignants et usagers ». Plusieurs mesures sont ainsi proposées qui vont de l’amélioration de la formation initiale et continue des soignants à l'optimisation de la prise en charge de la douleur.

Consulter le rapport

Vaccination antigrippale

Trois textes en date du 25 septembre dernier viennent préciser les conditions de réalisation de la vaccination antigrippale par les infirmiers et les pharmaciens :

Le premier texte (décret n°2018-805) permet l’élargissement des compétences des infirmiers en matière de vaccination contre la grippe au-delà de la première injection.
Un arrêté  modifiant l'arrêté du 10 mai 2017 prévoit quant à lui, dans le cadre de l’expérimentation prévu par la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017 le cadre dans lequel les pharmaciens sont autorisés à vacciner contre la grippe saisonnière.
Enfin, un arrêté vient modifier la liste des personnes pouvant bénéficier de l'injection du vaccin antigrippal saisonnier pratiquée par un infirmier.

Organisation des funérailles : volonté du défunt et application de la loi française

Dans un conflit opposant les membres d’une famille quant à l’organisation des funérailles d’une personne décédée, la Cour de cassation rappelle d'une part que la liberté d’organiser ses funérailles ne relève pas de l’état des personnes mais des libertés individuelles et que la loi du 15 novembre 1887, qui en garantit l’exercice, est une loi de police applicable aux funérailles de toute personne qui décède sur le territoire français ; 

Et qu’il convient d'autre part, de rechercher par tous moyens quelles avaient été les intentions du défunt en ce qui concernait l’organisation de ses funérailles et, à défaut, de désigner la personne la mieux qualifiée pour décider de leurs modalités.

Consulter l'arrêt

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