Dans un guide de mai 2023, l’Agence nationale de la performance sanitaire et médico-sociale (Anap) a identifié quatre leviers organisationnels et a donné vingt conseils opérationnels à destination des établissements d’hospitalisation à domicile (HAD) et des établissements prescripteurs dans le but d’accélérer les HAD.
Tout d’abord, l’Anap recommande de mettre en place un infirmier diplômé d’Etat (IDE) de liaison HAD ou un guichet unique au sein de l’établissement prescripteur. Ce dernier « accompagne le prescripteur au repérage, facilite la demande, évalue et analyse l’éligibilité du patient à l’HAD ». Il recueil ensuite l’accord d’admission auprès du médecin praticien d’HAD pour faire un retour au prescripteur. Le gain de temps est estimé entre une demi-journée à 24h.
L’Anap recommande également de définir « un parcours type de prise en charge commune ». Cela permettrait de diminuer la durée moyenne de séjour en établissement sanitaire.
Dans des cas dits « urgents », c’est-à-dire des « situations [déterminées par l’établissement d’HAD] pour lesquelles le prescripteur n’a pas d’alternatives pour la prise en charge à domicile », une admission en moins de 24h est préconisée. Pour ce faire, une infirmière de coordination doit se déplacer « dès l’appel vers l’hôpital ». A noter que, « l’évaluation, l’admission et l’accueil sont réalisés lors de la même visite », d’après le guide.
Le dernier levier porte sur une généralisation de l’évaluation anticipée par les établissements et services médico-sociaux (ESMS). Elle consiste à faire en amont du besoin de prise en charge un repérage, une orientation des résidents et une analyse de leur éligibilité à l’HAD. Cela permettrait une « prise en charge en HAD dans la demi-journée ou la journée ».
Dans ce guide de l’Anap, on retrouve par ailleurs dix conseils pour les établissements d’HAD et dix conseils pour les établissements prescripteurs.
Les conseils opérationnels de l’Anap pour les établissements en HAD visant à accélérer l’admission en HAD s’inscrivent dans une logique d’adaptation des ressources en fonction du flux de demandes potentiel, de développement des partenariats avec les établissements prescripteurs, d’organisation et d’optimisation du traitement des demandes d’HAD ou encore de raccourcissement des circuits d’admissibilité.
Concernant les prescripteurs, l’Anap suggère là aussi de renforcer les partenariats avec les établissements d’HAD, d’anticiper les demandes par rapport à la date d’admission souhaitée, d’évaluer le retour à domicile ou encore de formaliser des parcours patients types éligibles à l’HAD.
L’Anap fournit enfin des indicateurs de performance, dont trois considérés comme « robustes » car ils reposent sur des dates fixes : délai d’anticipation, délai d’évaluation et délai de prise en charge. Ils doivent s’analyser au regard d’autres données, comme par exemple le taux de réhospitalisations dans les 48 heures après l’entrée du patient en HAD. Toutefois un « contrôle qualité » doit permettre de s’assurer que la réactivité n’impacte pas la sécurité et n’engendre pas une perte de chance pour le patient.