La Haute Autorité de santé a publié le 17 avril une fiche de « Réponses rapides » concernant la prise en charge des patients ayant développé une forme sévère de Covid-19, en médecine physique et de réadaptation (MPR), en soins de suite et de réadaptation (SSR), et pour le retour à domicile.
Cette fiche a été réalisée en collaboration avec le Conseil national professionnel de médecine physique et de réadaptation et la Société de médecine physique et de réadaptation.
Elle détaille l’intervention des rééducateurs de manière sécurisée, à l’hôpital ou à domicile, auprès des patients qui sortent d’une hospitalisation en soins aigus, notamment après un passage en réanimation et qui peuvent par la suite souffrir de déficiences relativement sévères : respiratoires, cardiovasculaires, neurologiques, neurocognitives, musculo-squelettiques.
La HAS soulève plusieurs points :
1. Les déficiences plus ou moins sévères, d’ordres respiratoire, cardiovasculaire, rénal, neurocognitif, psychiatrique, musculo-squelettique, métabolique et nutritionnel, entraînant une limitation d’activité, sont fréquentes et particulièrement importantes chez ces patients, et nécessiteront une prise en charge prolongée.
2. Le risque de contamination nécessite d’appliquer strictement les mesures de protection lors des séances de rééducation/réadaptation pendant la phase contagieuse qui peut durer au-delà de la phase aiguë.
3. Les objectifs de l’hospitalisation en MPR sont le bilan diagnostique et l’évaluation des déficiences spécifiques et des limitations d’activités, la structuration des programmes de rééducation/réadaptation, et le suivi des complications médicales.
4. Certains patients requièrent un programme de rééducation/réadaptation pluriprofessionnel coordonné par un médecin de MPR. Le recours à l’oxygénothérapie est souvent nécessaire.
5. Tant que le patient n’est pas stabilisé, la rééducation/réadaptation doit prendre en compte le risque de décompensation cardiorespiratoire et de complications thromboemboliques spécifiques, avec surveillance des constantes physiologiques.
6. Chaque intervention de rééducation/réadaptation doit tenir compte de la fatigabilité de ces patients souvent dénutris, asthéniques et porteurs de comorbidités.
7. La rééducation/réadaptation à domicile peut être réalisée en « télésoin », ou avec des autoprogrammes d’exercices préalablement appris et supervisés à distance, ou par un kinésithérapeute à domicile si son absence cause une perte de chance pour le patient.
8. Une rééducation/réadaptation à domicile peut être mise en œuvre après la phase aiguë, pour reprise progressive et contrôlée d’une activité physique de faible intensité (1-3 MET ou essoufflement ≤ 3 échelle de Borg), poursuite de la rééducation respiratoire, reprise de la déambulation et des activités fonctionnelles habituelles, renutrition, suivi psychologique, en respectant la dyspnée, la fatigabilité, et la tolérance du patient.
9. Le patient, hospitalisé ou à domicile, doit être informé qu’un programme de réentraînement ciblé sur l’endurance peut s’avérer nécessaire, à distance, avec pour objectif le retour à l’emploi et aux activités physiques et sociales.