Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a publié un avis le 23 mars 2020, complémentaire à celui du 5 mars 2020, dans lequel il formule des recommandations, notamment :
- Que tout praticien soit fortement incité à inclure tous les patients atteints de COVID-19 dans les essais cliniques et que les moyens humains nécessaires y soient affectés ;
- Que tout prescripteur prenne en compte l’état très limité des connaissances actuelles et soit conscient de l’engagement de sa responsabilité lors de la prescription de médicaments dans des indications hors AMM, en dehors du cadre d’essais cliniques et des recommandations ;
- Que si l’indication d’un traitement a été retenue de façon collégiale, il soit initié le plus rapidement possible dans le but d’éviter le passage à une forme grave nécessitant un transfert en réanimation, et que le patient soit inclus dans la mesure du possible dans la cohorte French COVID-19 ;
- Qu’en situation dégradée, le recours à la tomodensitométrie thoracique sans injection soit une option diagnostique au niveau des services d’accueil et des urgences, afin d’orienter le plus rapidement les patients ayant des images caractéristiques en verre dépoli vers des unités COVID-19 dédiées ;
Il indique également des orientations pour la prise en charge des cas de COVID-19 en l’état actuel des connaissances, et dans l’attente des données issues d’études cliniques :
1) En cas de patients COVID-19 présumé pauci symptomatique et pneumonie sans signe de gravité et sans facteurs de risque de forme grave ;
2) En cas de patients avec pneumonie diagnostiquée sur des signes cliniques d’infection respiratoire basse, suspectée ou documentée à SARS-CoV-2 sans signes de gravité, non oxygéno requérante et avec facteurs de risque de forme grave ;
3) En cas de patients avec pneumonie oxygéno requérante [bas débit d’oxygène] ;
4) En cas de patients avec pneumonie avec insuffisance respiratoire aigüe (≥ 6l O2 mn-1) ou avec défaillance d’organes ;
5) En cas d’infection par le virus SARS-CoV-2 avec aggravation secondaire et absence d’excrétion virale (forme inflammatoire).
Enfin, le HCSP recommande fortement la mise en place, en urgence, d’essais cliniques académiques, afin d’évaluer l’intérêt, l’efficacité et la sécurité d’emploi des traitements antiviraux, mais également par anti-IL6, interféron bêta, corticoïdes, … ; il n’existe en effet aucun traitement validé à ce jour.