Suite à la publication par le Conseil national du sida et des hépatites virales d’un avis suivi de recommandations sur la notification aux partenaires (NP) en février 2018, la Direction générale de la santé (DGS) a demandé à la HAS d’élaborer des recommandations visant à préciser les objectifs et les conditions de réalisation de l’accompagnement à la NP.
Dans sa recommandation, la HAS propose de « faire évoluer le cadre législatif en matière de secret professionnel » qui limite actuellement « les possibilités d’information des partenaires », mais aussi dans l’attente de ces modifications de « favoriser la pratique actuelle » en encourageant la démarche par le « patient index » (seul patient diagnostiqué).
En outre, la HAS souligne que l’évolution du cadre juridique devrait permettre que la notification soit réalisée par un tiers (professionnel de santé, associatif…) lorsque le patient infecté ne peut pas le faire lui-même malgré les efforts déployés pour l’y encourager. Le relais serait alors pris par un professionnel de santé ou un autre conseiller en NP, après la demande du patient index, et avec son consentement libre et éclairé.
En parallèle, la HAS recommande de faire évoluer la réglementation afin de permettre le traitement accéléré des partenaires (TAP) notamment en remettant une ordonnance au profit du partenaire sans consultation préalable de ce dernier. En effet, cette stratégie devrait permettre aux partenaires d’être traités plus tôt notamment en l’absence de symptômes.
Par ailleurs, la HAS souligne l’importance d’accompagner le patient afin de l’encourager dans sa démarche de notification. Pour ce faire il pourra notamment se voir proposer une « consultation médicale tripartite » avec son partenaire.
Enfin, elle insiste sur le fait que la notification aux partenaires doit être « systématiquement recommandée pour les IST curables et/ou pour lesquelles un traitement préventif et/ou chronique peut annuler ou réduire le risque de transmission et/ou la chronicisation ou les complications graves liées à l’infection ». En revanche, pour l’infection par le VIH, la HAS pointe que la notification aux partenaires nécessite une réflexion spécifique et une mise en œuvre adaptée, en portant une attention particulière à certaines populations, notamment les migrants à l’égard desquels le déploiement de la notification peut s’avérer plus complexe.