Le Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM) a mené une enquête d’ampleur sur les violences sexistes et sexuelles au sein du corps médical. Les résultats de cette enquête ont été établis à partir des réponses de plus de 21 000 médecins inscrits au tableau de l’ordre (docteurs juniors, médecins en activité et médecins retraités) qui ont été interrogés entre septembre et octobre 2024.
Le constat est le suivant parmi les répondants :
- Plus de la moitié (54%) des médecins femmes actives ont été victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS) au cours de leur parcours étudiant ou dans le cadre de leur activité professionnelle ;
- 49% des médecins femmes ont été victimes de violences sexistes et sexuelles commises pas un médecin (dans la grande majorité des cas, par un enseignant/maitre de stage/encadrant lors de leur parcours étudiant ou par un collègue médecin ou d’un supérieur hiérarchique lorsqu’elles sont en activité).
Face à cette situation, une grande majorité des médecins estiment qu’il y a un manque de soutien pour les victimes (66%) et une banalisation des violences sexistes et sexuelles dans le monde médical (39%). A noter que seuls 3% des victimes déclarent avoir informé l’Ordre des violences qu’ils ont subies, peut-être dû à une ignorance sur les démarches à suivre auprès des institutions ordinales.
Les principaux freins au signalement et au dépôt de plainte sont la peur (de ne pas être crue et des conséquences), l’impact sur leur vie professionnelle et la honte.
Enfin, 62% des médecins souhaitent qu’une enquête plus large soit menée sur les discriminations professionnelles dans le monde médical.