Dans un rapport publié le 18 juillet 2023, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) rend compte de l’importance des enjeux liés à la maladie d’Alzheimer et aux troubles cognitifs, psychologiques et du comportement qui y sont associés, en matière de santé publique. Le rapport tend ainsi à évaluer les dispositifs de prise en charge des personnes atteintes de maladies neurodégénératives.
L’IGAS souligne que divers dispositifs spécialisés et originaux de prise en charge se sont développés peu à peu tels que les pôles d’activité et de soins adaptés, les unités d’hébergement renforcé, les unités cognitivo-comportementales, les unités de vie Alzheimer en établissements ainsi que les équipes spécialisées Alzheimer auprès de personnes résidant à leur domicile.
Selon le rapport, les dispositifs ont répondu, dans l’ensemble, aux besoins des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. Néanmoins, ils présenteraient des limites et des inconvénients de plus en plus visibles sur le terrain. L’IGAS pointe le déficit de l’offre ; les allers et retours entre les structures spécialisées et le lieu de résidence habituel de la personne qui, selon l’inspection, ne fonctionnent pas bien en pratique. En outre, le rapport dénonce l’investissement dans les dispositifs spécialisés au détriment de l’absence de transformation globale des EHPAD. Ces établissements ne seraient pas adaptés au changement rapide du profil des résidents qui présentent de plus en plus des troubles cognitifs.
Le rapport de l’IGAS préconise ainsi une amélioration des efforts de prévention et une priorisation des investissements en faveur d’une prise en charge accrue et améliorée en ville comme en établissements afin qu’ils soient mieux adaptés aux besoins des personnes accompagnées et accueillies.
L’inspection appelle aussi à un renforcement du soutien à domicile des personnes et de leurs proches-aidants, par un doublement du nombre de bénéficiaires des « équipes spécialisées Alzheimer » et une sensibilisation des services à domicile par des professionnels de santé ainsi qu’un renforcement des relais vers les autres solutions temporaires ou pérennes.
Par ailleurs, les établissements de santé sont invités à favoriser le déploiement des interventions non médicamenteuses prenant appui également sur la pluridisciplinarité, la sensibilisation de l’ensemble du personnel et l’expérimentation d’un forfait spécifique.
Le rapport recommande d’encourager le développement des EHPAD sans unités de vie fermées en favorisant les petites unités de vie organisées sur un mode familial, de doubler le nombre des PASA en assouplissant leurs modalités de fonctionnement.
Le rapport suggère enfin d’ouvrir une unité cognito-comportementale dans la dizaine de départements qui en manquent et d’arrêter le déploiement des unités d’hébergement renforcé, tout en développant l’articulation des unités existantes avec la filière gériatrique.