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Pôle de la réglementation hospitalière et de la veille juridique

Les juristes du Pôle vous proposent une sélection de ce qu'il faut retenir dans le domaine de la santé pour la période du 1er au 14 avril 2017.

Au sommaire cette quinzaine : réforme du 3ème cycle des études de médecine, contrôle de l'activité libérale, instauration de référents déontologues à l'hôpital, compétences des orthophonistes et des orthoptistes, transfert d'un contrat de travail, plan d'actions sur la santé et la sécurité au travail, rapport annuel de l'Observatoire de la laïcité, financement des établissements publics de santé, réforme du financement du SSR, fin de vie, autopsies médicales hospitalières, et isolement et contention en santé mentale.

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Publication du premier arrêté précisant la réforme du 3ème cycle des études de médecine  

Le premier arrêté d’application du décret n° 2016-1597 du 25 novembre 2016 relatif à l'organisation du troisième cycle des études de médecine et modifiant le code de l'éducation vient d’être publié.

Il comprend l’ensemble des modalités réglementaires et organisationnelles : rôle et composition des commissions de spécialité ; conditions d’agrément des stages ; outils de suivi de la formation et du projet pédagogique des étudiants ; organisation des choix de stages ; modalités de validation des stages, de passage de la thèse et d’obtention du diplôme d’étude spécialisée (DES) ; création du comité de suivi et d’évaluation de la réforme, dont les étudiants et internes sont membres, et qui se réunira dès le 1er trimestre 2018.

Deux autres arrêtés sont attendus pour parfaire cette réforme.

Consulter l’arrêté

A compter du 1er janvier 2021, les médecins en exercice auront accès au 3e cycle des études médicales 

La loi de modernisation de notre système de santé comporte un chapitre relatif à l’innovation en matière de formation des professionnels. Ainsi, elle a ouvert l’accès au troisième cycle des études médicales aux médecins en exercice, dans des conditions fixées par décret. Ce décret, publié le 14 avril 2016, précise le dispositif : régulation nationale du nombre de professionnels autorisés à s’inscrire dans ce dispositif, en fonction des besoins de la population et de capacité en formation ; formations accessibles ; dispositif de sélection.

Il entre en vigueur le 1er janvier 2021.

Consulter le décret

Renforcement du contrôle de l’activité libérale à l’hôpital

Un décret introduit de nouvelles mesures contribuant au renforcement du contrôle de l’activité libérale dans les établissements publics de santé initié par la loi de modernisation de notre système de santé. 

Il prévoit, à ce titre, le recueil et le suivi informatisé de données concernant l'activité publique de chaque praticien, met en place une charte de l'activité libérale intra-hospitalière et un projet d'organisation prévisionnelle de l'activité publique personnelle et de l'activité libérale des praticiens, introduit de nouvelles clauses dans le contrat type d'activité libérale. Il précise également les modalités de sanction en cas de manquement aux obligations conventionnelles du praticien qui a désormais l'obligation d'adhérer à la convention médicale organisant les rapports entre les médecins libéraux et l’assurance maladie pour exercer une activité libérale à l’hôpital.

Enfin, ce texte renforce le rôle de la commission de l'activité libérale de l'établissement et définit la composition et le fonctionnement des commissions régionales de l’activité libérale mises en place par la loi de modernisation de notre système de santé.

Consulter le décret

Des référents déontologues à l’hôpital

Il est créé un droit pour tout fonctionnaire de consulter un référent déontologue chargé de lui apporter tout conseil utile au respect des obligations et des principes déontologiques mentionnés dans la loi du 13 juillet 1983.

Un décret récent détermine les modalités de désignation des référents déontologues. Il précise également leurs obligations et les moyens dont ils disposent pour l'exercice de leur mission. Au sein des établissements de santé, ce référent déontologue est désigné par « l'autorité investie du pouvoir de nomination ».

Consulter le décret

Prescription et renouvellement de dispositifs médicaux : ce que l'orthophoniste et l'orthoptiste peuvent faire

Deux arrêtés fixent les listes des dispositifs pouvant être prescrits ou renouvelés par les orthophonistes et par les orthoptistes. Ces compétences sont exercées « sauf indication contraire du médecin ».

Consulter l’arrêté relatif aux orthophonistes 

Consulter l’arrêté relatif aux orthoptistes

Reprise d’activité et transfert d’un contrat de travail par un établissement public de santé : le Tribunal des conflits saisi

Lorsque l'activité d'une entité économique employant des salariés de droit privé est, par transfert de cette entité, reprise par une personne publique dans le cadre d'un service public administratif, il appartient à cette personne publique de proposer à ces salariés un contrat de droit public, à durée déterminée ou indéterminée selon la nature du contrat dont ils sont titulaires. Sauf disposition légale ou conditions générales de rémunération et d'emploi des agents non titulaires de la personne publique contraires, le contrat qu'elle propose reprend les clauses substantielles du contrat dont les salariés sont titulaires, en particulier celles qui concernent la rémunération.

Le Tribunal des conflits a été saisi par le Conseil d’État de questions relatives au juge compétent (administratif ou judiciaire) pour déterminer :
- si le contrat de droit public proposé dans ce contexte à un salarié de droit privé reprend les clauses substantielles de son contrat de travail ;
- si les dispositions législatives et réglementaires régissant le recrutement de contractuels par les établissements publics de santé ou des considérations liées à l'organisation du service public font obstacle au recrutement de l'intéressé par un contrat à durée indéterminée sur un emploi de direction.

Consulter la décision

Participation des employeurs à la mise en œuvre du plan d’action sur la santé et sécurité au travail dans la fonction publique

Le plan d’action sur la santé et sécurité au travail dans la fonction publique découle d’une concertation avec les représentants du personnel et les employeurs des trois versants de la fonction publique en 2015 et 2016. Il est articulé autour de cinq axes et identifie les chantiers sur lesquels l’administration entend désormais avancer dans les domaines du pilotage de la santé au travail (objectifs 1 à 3), de la médecine de prévention (objectif 4), de la prévention des risques professionnels et de la prise en compte de la pénibilité (objectifs 5 et 6), de la prévention de l’inaptitude et du maintien dans l’emploi (objectifs 7 et 8), du fonctionnement des instances médicales et de la médecine agréée (objectifs 9 et 10).

Par une circulaire du 28 mars 2017, présentant le plan d’action, tous les employeurs sont ainsi invités à s’engager dans la mise en œuvre de l’ensemble de ces chantiers ouverts par la Direction générale de l'administration et de la fonction publique (DGAFP), en concertation avec les organisations syndicales dans les deux années à venir.

Consulter la circulaire

Rapport annuel de l’Observatoire de la laïcité

Ce quatrième rapport rend compte du travail mené en 2016-2017 par l’Observatoire de la laïcité et établit son bilan annuel sur le respect du principe de laïcité.

Un état des lieux de la laïcité dans les établissements publics de santé a permis à l’Observatoire de conclure que « la réglementation en vigueur permet aux administrations et aux équipes de gérer les manifestations du fait religieux » et que « l’action nationale de formation qui se met en place leur permettra de mieux la maîtriser pour une mise en œuvre harmonisée et fluide ».

Consulter le rapport

Financement des établissements de santé : deuxième partie des travaux de la mission pilotée par le Dr. Olivier VERAN

La ministre des Affaires sociales et de la Santé a confié au Dr. Olivier VERAN, une mission sur l’évolution des modes de financement des hôpitaux.

Le 1er volet du rapport, remis en mai 2016, formulait des préconisations dont certaines ont été intégrées à la loi de financement de la sécurité sociale pour 2017.

La 2e partie des travaux de la mission a été remise à la ministre le 04 avril dernier.

Sont ainsi préconisées des évolutions structurelles à moyen terme :

 - Sur les activités MCO : « limiter le champ d’application de la T2A aux activités pour lesquelles elle est la plus adaptée ; expérimenter un financement à l’épisode de soins pour les actes lourds nécessitant une prise en charge impliquant des établissements et des professionnels de ville ; expérimenter un financement au parcours pour les pathologies chroniques qui impliquent médecine de ville et médecine hospitalière »;

- Sur la psychiatrie : « le rapport ne recommande pas une réforme globale du modèle de financement mais suggère de pondérer le système actuel en fonction des besoins épidémiologiques de la population et des données médico-économiques en vue de réduire les inégalités de financement ».

Consulter le rapport

La réforme du financement des activités de SSR entérinée par un décret

Un décret, pris pour application de la loi du 23 décembre 2016 de financement de la sécurité sociale pour 2017, modifie les règles de financement des établissements de soins de suite et de réadaptation (SSR) qui seront désormais financés « sur la base d’une dotation modulée en fonction de leur activité assortie de compartiments liés à la prise en compte de missions d’intérêt général, de plateaux techniques spécialisés ou de molécules onéreuses ».

Consulter le décret

Fin de vie : même en présence de directives anticipées, la procédure collégiale doit obligatoirement être mise en œuvre avant toute décision de limitation ou d’arrêt de traitement

Un décret modifiant le décret n° 2016-1066 du 3 août 2016 modifiant le code de déontologie médicale et relatif aux procédures collégiales et au recours à la sédation profonde et continue jusqu'au décès a été publié. Il concerne principalement l’application de la loi créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie à Wallis-et-Futuna, mais modifie aussi légèrement le code de déontologie médicale, dans sa rédaction issue des décrets du 3 août dernier.

Outre deux ajustements rédactionnels, ce décret aligne le dispositif règlementaire avec la loi, concernant la mise en œuvre systématique d’une procédure collégiale antérieure à toute décision de limitation ou arrêt de traitement, même en présence de directives anticipées.

Consulter le décret

Traitement des demandes d’autopsies médicales hospitalières précisé par le Conseil d’État

Par une décision du 31 mars 2017, le Conseil d’État précise qu’un directeur d'hôpital ne peut refuser la réalisation d'une autopsie médicale, prescrite par un médecin de son établissement, en s'appuyant sur l'absence de service d'anatomo-pathologie ou de médecin disposant de compétences particulières en la matière et que le délai réglementaire pour transporter le corps d'un défunt avant mise en bière était expiré.

Il est également rappelé au travers de cette décision que le médecin responsable n'est pas tenu de manière systématique de faire droit à la demande des proches de pratiquer une telle autopsie, même lorsque la cause du décès est incertaine.

Consulter la décision

Psychiatrie : publication de l'instruction sur le registre d'isolement et de contention

L’article 72 de la loi de modernisation de notre système de santé dispose que l’isolement et la contention sont des pratiques devant être utilisées en dernier recours et énonce clairement un objectif d’encadrement et de réduction de ces pratiques.

Une circulaire du 29 mars 2017 vise à préciser les modalités de mise en œuvre du registre prévu par la loi dans chaque établissement de santé autorisé en psychiatrie et désigné pour assurer des soins psychiatriques sans consentement, ainsi que l’utilisation des données au sein de chaque établissement, aux niveaux régional et national, pour le suivi de ces pratiques.

Il est fait un rappel du cadre légal et de l'objectif de réduction du recours aux pratiques d'isolement et de contention ; est précisé le champ d’application et le contenu du registre (dont un modèle est annexé à la circulaire) ainsi que l’utilisation et la restitution des données du registre par les établissements mais aussi par les Agences régionales de santé (ARS).

Consulter l'instruction

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